Le coût d'un spectacle vivant en France
Le marché du spectacle vivant en France représente 3,2 millions d'euros.
Le prix peut débuter autour de 750 à 900 € pour une production à 2 personnes sur scène, tandis que pour des spectacles plus ambitieux, il peut atteindre voire dépasser les 20 000 €, en fonction de la taille de la troupe, de la complexité technique, et des subventions disponibles.
Depuis 2023, le marché du spectacle vivant en France a beaucoup grandi, avec plus de 200 000 représentations attirant 62 millions de spectateurs et générant 2,1 milliards d'euros de recettes. Cette croissance est particulièrement forte en Île-de-France pour un public diversifié et international. En Ile de France emploie 300 000 personnes dans le secteur culturel et génère 21 milliards d'euros de richesse chaque année. L'île de France est toujours le centre névralgique du spectacle vivant : 44 % des spectacles et 63 % des événements commerciaux (spectacle privé).
I : le prix du billet
Il y a une différence entre secteur subventionné et commercial :
- Les théâtres subventionnés vendent des billets entre 15 et 25 €, contre 45 € pour les productions commerciales disent "privées". Les subventions publiques, essentielles pour les théâtres subventionnés compensent les recettes de billetterie ; qui ne couvrent qu'une petite partie des coûts des spectacles. Cela représente entre 9 % et 21 % du budget de fonctionnement non-initial à la production. Les subventions permettent de maintenir des prix bas.
- Les productions commerciales doivent compter uniquement sur la vente de billets pour couvrir leurs coûts, ce qui explique des prix souvent plus élevés.
- Les ventes de dernière minute représentent 30 % des réservations de dernière minute faites dans les 48 heures avant l'événement, c'est pour cela qu'entre le spectacle commercial et celui subventionné il y a de plus en plus d'écart dans le développement de la production et le budget initial d'un théâtre. En 2023, 14 % des Français vont au théâtre contre 24 % pour les concerts et 53 % pour le cinéma. C'est pour cela que les directeurs de théâtre font des promotions de dernière minute.
- En concert, le prix moyen d'un billet dépasse 40 à 50 €, soit +25 % depuis 2019. En 2023, dans le domaine musical, le prix moyen d'un billet est de 43 euros. Cette augmentation est plus marquée pour les grands concerts, où les billets ont grimpé de 22,7 %. La reprise du marché du spectacle vivant après la crise sanitaire à une augmentation des recettes de 19 % en 2023, atteignant 1,99 milliard d'euros. La taille de la salle et la popularité de l'artiste influencent aussi les prix. Le marché, avec une billetterie estimée à plus de 900 millions d'euros.
II / les dépenses des techniques
Le son et éclairage prennent 40 % du budget d'une production moyenne (avec les décors et les effets spéciaux). Dans une grande production théâtrale, les frais techniques incluent la location et la rémunération des techniciens spécialisés. Les avancées technologiques augmentent les attentes du public, il faut investir. Le marché est très fragmenté, chaque production se différencie par la technique, pour attirer le public. Investir dans les aspects techniques fait la différence. Les producteurs sont obligés de mettre un budget conséquent pour un spectacle inoubliable.
III / la billetterie en ligne représente 80 % des ventes, dont la FNAC en détient 24 % du marché
La billetterie en France est largement dominée par les ventes en ligne, grâce aux technologies numériques, les gens aiment la facilité et l'accès rapide qu'offrent ces plateformes. Le marché est concentré, avec des entreprises comme BilletReduc, Ticketmaster et Digitick qui dominent le secteur.
IV / les grands spectacles captent plus de 50 % des recettes et ne sont que 6 % des programmations.
Les 50 premiers spectacles du classement de BilletReduc génèrent plus de la moitié des recettes de billetterie et ne représentent que 6 % des programmations. Le marché du spectacle vivant est très concentré. Un petit nombre de spectacles attire la majorité du public et capte une grande part des revenus. Ces 50 spectacles ont représenté environ 33 % des entrées et ont généré plus de 55 % des recettes. Les grands événements portés par des artistes célèbres dominent le secteur. Les petites salles, bien qu'importantes pour la diversité culturelle, ne génèrent pas autant de revenus. Pourtant, elles jouent un rôle crucial dans la promotion de nouveaux talents et peinent à rivaliser financièrement.
La répartition géographique influence cette concentration, l'Île-de-France en est un centre, avec une grande partie des représentations et des recettes. D'autres régions n'atteignent pas les mêmes niveaux de recettes que les grands spectacles parisiens. En 2023, les recettes de billetterie ont atteint 2,1 milliards d'euros, une augmentation de 17 % par rapport à 2022. Les concerts ont largement contribué à cette reprise, c'est plus de la moitié des recettes totales.
V /60 % des représentations ont lieu dans des salles de moins de 200 places et génère 5 % des recettes totales
En 2023, le secteur du spectacle vivant en France a généré 2,1 milliards d'euros de recettes et les petites salles n'ont contribué qu'à une petite partie de ce montant. Les petites salles, de moins de 200 places, accueillent 60 % des représentations. Ce sont des lieux où l'on peut découvrir de nouvelles créations artistiques, et même si elles affichent complet, elles ne vendent pas assez de billets : en 2017, 6 % des représentations, souvent dans des lieux plus grands, ont généré 65 % des recettes de billetterie. Les petites salles ont du mal à retrouver leur public et à stabiliser leurs finances. Si les petites salles sont nombreuses et importantes, elles ne rapportent pas d'argent. Les grandes salles captent la majorité des revenus grâce à leur capacité à accueillir beaucoup de spectateurs.
VI / les opéras et ballets classiques stagnent à 5 millions d'entrées par an malgré des billets à plus de 60 €.
La stagnation de la fréquentation des opéras et ballets classiques est due à une combinaison de facteurs économiques, géographiques et structurels. La concentration du marché, le coût élevé des billets et la centralisation géographique des spectacles maintiennent la fréquentation à un niveau stable mais stagnant.
Conclusion : en 2025, le marché du spectacle vivant atteint 2,5 milliards d'euros, soit +20 % depuis l'ère pré-Covid
Cette réussite a plusieurs facteurs :
- Le programme 131 "Création" du ministère de la Culture alloue plus d'un milliard d'euros pour soutenir la culture. Ce financement aide à produire des spectacles et à structurer les métiers artistiques, ce qui booste le marché.
- Le marché de la billetterie est estimé à plus de 900 millions d'euros, ce n'est qu'une partie des revenus. Les subventions publiques et les financements locaux, comme ceux des collectivités territoriales ont dépensé environ 2,5 milliards d'euros en 2022, ils sont cruciaux.
- La reprise après la période Covid a été bénéfique. En 2023, les recettes du spectacle vivant ont augmenté de 19 % par rapport à 2022, pour 1,99 milliard d'euros. Le public a contribué à la dynamique.
Le problème reste : le marché, marqué par une concentration des revenus autour de grands événements et des structures capte la majorité du public tandis que de nombreux petits acteurs ajoutent de la diversité. Cette concentration génère des revenus importants et souligne aussi l'importance de soutenir les petites structures pour préserver la diversité artistique.
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