L'éducation Nationale en 2025

L'année 2025 est charnière pour notre enseignement qui met en péril les égalités des chances par les défis de structuration.

• Diminution du nombre de candidats à des postes clef de l'enseignement (premiers et seconds degrés) et à leur concours par une baisse de la demande de 59 % entre 2013 à 2023. Depuis 2024, 3 100 postes ne sont pas pourvus. Les causes de cette baisse sont multiples en premier lieu, le manque de valorisation des salaires. En moyenne, les enseignants français gagnent moins que leurs confrères européens.
• Les enseignants non titulaires dans le second degré sont de 9 % qui impactent certaines académies comme la Seine-Saint-Denis où il manque des professeurs avec de l'expérience. Dans ce département, 65 % des absences professionnelles ne sont pas remplacées dans le premier degré ; alors que le taux moyen de remplacement niveau national est à 70 %. Après 15 ans de carrière, les enseignants français accusent un retard de 16 % sur leur salaire par rapport à leurs confrères étrangers.
• La France est en 23° position suivant le PISA (programme International pour le Suivi des Acquis des Élèves) pour l'apprentissage de la lecture et des savoirs scientifiques. En seulement 22 ans, nous avons chuté de 31 points. Les explications sont nombreuses : éclatement de la cellule familiale, nombre de foyers monoparentaux qui explosent, les générations qui ne s'impliquent plus les unes avec les autres, l'utilisation des écrans. En moyenne, 10 écrans tout supports confondus pour 4 personnes par foyer. Les écarts se creusent entre les foyers modestes et ceux qui sont favorisés : 43 % des élèves de Mayotte sont illettrés.
• Sur le parcours scolaire, l'origine sociale en France a son importance. Les chiffres le prouvent : 41 % des enfants de cadre maîtrisent lecture et écriture à l'entrée de la 6ème contre 10 % chez les ouvriers et chez les inactifs. Un enfant dont les parents n'ont aucun diplôme a juste 30 % de chance d'obtenir un baccalauréat. Les jeunes défavorisés sortant du système scolaire sans diplôme sont confrontés au chômage. Le coût par individu est de 230 000 € sur 40 ans pour la société.
• Le pays a un retard numérique sur l'éducation. Au collège, il y a par élève que la moitié d'un ordinateur et la moitié des élèves français ont accès à un WIFI de qualité. L'Edtech français (l'écosystème du numérique) est de 90 millions d'euros, dix fois moins qu'en Angleterre. Aux Etats-Unis, cela dépasse les 600 millions de dollars.
• 80 % des salariés de l'enseignement en France ne sont pas titulaires de leurs postes. Dans le second degré, 11 % des enseignants sont en contrat CDD.
• Avec le facteur internet, la méfiance des Français vis à vis de l'enseignement s'est accrue par une perte de confiance de l'institution.
• La violence psychologique domine avant tout à l'école qui peut tourner vers celle physique avec des vols de fourniture ou de violences verbales. Le harcèlement scolaire touche 5 élèves par établissement de second degré.
• 30 % des professeurs subissent du harcèlement (attaques verbales ou intimidation) et 900 enseignants ont été menacés d'une arme en 2025.
• Une réforme du recrutement et de la formation des enseignants a été annoncée, avec un plan visant à redonner une place centrale à l'écriture dans l'école avec un concours accessible à la 3e année d'étude (licence) pour se préparer au métier d'enseignant plus tôt, avec une révision du concours sur le savoir être et les fondamentaux de l'enseignement.