Fabrice Nicolino "Nous voulons des coquelicots"
Je suis Fabrice Nicolino et j'ai fondé en 2018 le mouvement des Coquelicots, que vous avez rejoint. Depuis son arrêt, nous n'avons envoyé aucun message à ceux des signataires qui avaient accepté – comme vous – de recevoir des informations. Il va de soi que la liste de ces adresses est définitivement à l'abri. Elle ne sera jamais transmise à quiconque. Ce qui suit nous paraît un prolongement des Coquelicots. Je dis nous, car le petit groupe qui demeure à la tête de l'association « Nous voulons des coquelicots » a estimé que je pouvais vous adresser ce qui suit. Mais vous jugerez.
Un livre à part
Je viens de finir un livre qui paraît le 20 septembre chez l'éditeur LLL, Le grand sabotage climatique.
Si je m'autorise à vous en parler, c'est qu'il écrit une situation chaotique qui concerne de près chacun d'entre nous. Nul ne l'ignore plus : un infernal dérèglement climatique est en route, qui menace l'ensemble des sociétés humaines et des écosystèmes. Il n'y a pas de sujet plus important que celui-là. Il n'y a pas de combat plus nécessaire. Il n'y a pas d'urgence plus évidente. Et pourtant, rien ne se passe. Rien. Ni ici en France, ni ailleurs en Europe, ni aux États-Unis, ni en Chine. Nulle part.
On sait pourtant l'essentiel depuis des décennies, et la création du GIEC, en 1988, aurait dû conduire à des mesures immédiates, audacieuses. Il n'en a rien été. Les sommets de la terre de Stockholm (1972), de Rio (1992 et 2012), de Johannesburg (2002), le protocole de Kyoto, signé en 1997, n'auront été que poussière dans le vent. De même pour les 27 COP qui se sont succédé depuis 1995. 27 ! Ces conférences mondiales sur le climat - de Bonn à Marrakech, de New-Delhi à Paris, de Buenos-Aires à Genève – ont surtout permis à une petite tribu internationale de créer un vocabulaire qu'elle est la seule à comprendre. Les sociétés n'ont aucun droit au chapitre.
Inutile de se mentir : la situation est grave. Grave, mais non désespérée. La première des priorités, c'est de comprendre ce qui s'est passé. Pourquoi le monde est-il resté immobile ? Le mouvement des coquelicots a amplement démontré que l'industrie des pesticides, surpuissante, avait échappé au contrôle des petits humains que nous sommes. Eh bien, la crise climatique inclut, mais dépasse de cent coudées ce que nous disions en 2018.
Dans le livre Le grand sabotage climatique, j'ai tenté de comprendre ce qui nous est arrivé. Et je pense y être parvenu. C'est sans aucun doute le livre le plus important que j'ai écrit. Il révèle l'existence d'un système corrompu qui entremêle l'ONU et son Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE), les plus grandes multinationales de la planète et tant de gouvernements qui leur sont soumis. Je vous en préviens, ce n'est pas drôle. Mais éclairant, mais stupéfiant, mais révoltant.
Je dresse par exemple le portrait – il y en a bien d'autres – du Canadien Maurice Strong, personnage-clé des « négociations » climatiques pendant plus de trente ans. Strong a été l'organisateur du premier sommet de la terre, à Stockholm, en 1972. Il a créé dans la foulée le Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE), dont il sera le premier président, lancé l'expression « développement durable », fondé avec d'autres le GIEC, siégé à la fondation Rockefeller, organisé le sommet de la terre de Rio en 1992, ouvert la conférence de Kyoto en 1997 après avoir été nommé sous-secrétaire général de l'ONU.
Aucun homme n'aura eu un rôle plus important que lui. Or dans le même temps, il bâtissait ou dirigeait des sociétés pétrolières de taille moyenne au Canada ou aux États-Unis. Comment aurait-il pu obtenir de ses amis une quelconque réduction des gaz à effet de serre ? Au-delà du cas Strong – il cache quantité d'autres surprises -, mon livre permet de comprendre enfin pourquoi rien n'a été tenté. Rien ne le serait, car rien ne le pourrait jamais.
Soyez assurés d'une chose : c'est livre de combat. D'appel à unir toutes les forces disponibles, comme nous l'avons fait avec les Coquelicots. Vous n'êtes pas obligés de le croire, mais ce n'est pas de la publicité. Il m'apparaît comme une nécessité vitale que nous partagions les informations contenues dans mon livre. Qui n'est pas le mien, mais le vôtre. Il faut se battre, pour nous et nos enfants. Il faut sortir de la paille et descendre des collines, comme le disait en 1943 le Chant des Partisans. Pour moi, c'est évident.